Orateur(s)
Dr Bernard Bodson, Professeur, Phytotechnie Crop Sciences, ULg - Gembloux Agro-Bio Tech / AGR0BIOCHEM, et Directeur de la Ferme expérimentale

Gestion du carbone et de la fertilité des sols pour améliorer la productivité de nos grandes cultures.

    Résumé
    Ce midi, nous accueillions Dr Bernard Bodson (Professeur, ULg - Gembloux Agro-Bio Tech / AGR0BIOCHEM, et Directeur de la Ferme expérimentale) pour évoquer les questions de rendement et de fertilité des terres cultivées. Dr Bernard Bodson siège également à TERRA, l’unité de recherche structurelle de l’ULg, qui comporte trois sections (AgricultureIsLife, EnvironmentIsLife et FoodIsLife).

    En guise d’introduction, notre orateur a évoqué le thème de la fertilité de l’écosystème (production de biomasse) dont l’élément clef est le sol. Il a présenté les pertes du système suite à la mise en culture des terres, celles-ci devant être compensées par des apports fertilisants ou de longues jachères. Il a également insisté sur l'importance d’avoir une meilleure compréhension du fonctionnement du sol (e.a. l'étude de ses composants, dont la proportion peut varier et donner des textures de sol différentes) et d’étudier le rôle fonctionnel - essentiel - de la matière organique : cette dernière doit être vivante et avoir un turnover important.

    Afin d’illustrer ses propos, Dr Bernard Bodson nous a présenté différentes études et chiffres ressortant de leurs essais. Il a notamment évoqué la dégradation des résidus très rapide dans le sol et donc l’évolution naturelle du profil du sol selon différents processus. A cela s’ajoute l’action de l’homme : le travail de l’homme doit en effet viser à une évolution plus rapide du profil cultural afin de compenser les évolutions négatives qu’il peut induire. Et d’insister qu’il n’y a pas de recette toute faite; le travail du sol doit être adapté à une série de contraintes et c’est donc tout un art qui doit être maîtrisé !
    Il nous a également dressé le constat d’un bilan réalisé sur une parcelle, mesurant la perte de carbone dans l’atmosphère, indiquant que la photosynthèse l’emporte sur la respiration du sol. La culture est en cela un puits de CO2.
    Parmi les solutions proposées : une meilleure valorisation des matières organiques et une diversification des sources (naturelles ou pas) pour la nutrition des cultures. Les résultats des études montrent que la maîtrise de la fertilisation est meilleure aujourd’hui (quantité d’engrais moindre avec une meilleure utilisation) : on obtient en effet un taux de 23% de croissance du rendement grâce à la fumure conseillée 185N (contre 11% de croissance sans fertilisation).

    En guise de conclusion : il ne fait nulle doute que la productivité des terres doit être accrue pour répondre aux besoins d’une population grandissante, l’amélioration de la fertilisation est indispensable, les efforts de recherches multidisciplinaires sont une priorité et, enfin, il est important de trouver des solutions multiples et adaptées à l’écosystème. C’est pour répondre à ce défi que travaillent notamment les équipes transdisciplinaires de l'unité de recherche TERRA.

     


     

    Gestion du carbone et de la fertilité des sols pour améliorer la productivité de nos grandes cultures.| LIEGE CREATIVE, 22.11.16 from LIEGE CREATIVE
    Les perspectives d’accroissement important de la population mondiale indiquent qu’il sera à l’avenir nécessaire de produire plus de denrées alimentaires. Ce défi devra cependant être réalisé avec des ressources limitées et dans des conditions climatiques moins favorables.

    Pour atteindre l’objectif, le maintien voire l’amélioration de la fertilité de nos sols cultivés est primordial; le rôle du carbone est très important à cet égard d’autant plus que les relations entre le sol, les plantes et l’atmosphère sont multiples et engendrent des flux importants en sens divers.

    La photosynthèse des plantes permet de capter le CO2 dans l’atmosphère et de le stocker provisoirement essentiellement dans nos aliments. Le sol et les plantes respirent et donc émettent du CO2 vers l’atmosphère, les résidus de culture permettent d’enrichir le sol en matière organique dont le composant principal est le carbone.

    Mesurer tous ces flux de carbone et les gérer au mieux grâce à des méthodes culturales appropriées est une gageure actuellement assez bien maîtrisée qui permet à la fois de produire notre alimentation, d’éviter une perte de fertilité de nos sols et l’accentuation du réchauffement climatique.

    Cet exposé nous permettra d'appréhender les méthodes innovantes développées à l'université de Gembloux Agro-Bio Tech quant à l'étude des échanges gazeux en agriculture.