Orateur(s)
Alain Dassargues, Full Professor in Hydrogeology & Environmental Geology, Urban & Environmental Engineering Research Unit, Faculté des Sciences Appliquées (ULiège)

Sous-sol et énergies renouvelables : hydroélectricité souterraine et géothermie de faible température

    Résumé

    Quelles sont les potentialités de nos sous-sols dans le contexte de la transition énergétique ?

    Le Prof. Alain Dassargues nous a exposé, ce midi, quelques aspects importants des activités de son laboratoire dans le domaine du sous-sol et des énergies renouvelables.

    Le début de son exposé a été consacré au partage des résultats issus d’un programme de recherche soutenu par la Région wallonne, « smart water », dont le but était de mettre à jour des méthodes pour procéder à des activités de pompage et stockage d’eau.

    On sait en effet que le stockage est un défi important de la transition énergétique.

    Si le Prof. Dassargues ne se veut absolument pas négatif quant à l’hydrogéologie sous-terraine dans nos régions, il a néanmoins mis en exergue que ses travaux ont révélé deux points d’attention à prendre particulièrement en compte afin de viser le rendement et un impact environnemental effectivement positif :  

    -La stabilité des anciens milieux miniers (une certaine détérioration est en effet due à la fatigue des matériaux rocheux)

    -et les interactions et échanges entre la conductivité hydraulique et le milieu souterrain.

    Après avoir rappelé ce que l’on entend par « zone aquifère » (formations géologiques perméables), le professeur Dassargues a consacré la seconde partie de son exposé à la géothermie peu profonde, avec pour but d’exploiter la chaleur présente dans le sous-sol. Le Professeur a présenté les systèmes de basse température avec des pompes à chaleur et a différencié les circuits ouverts et fermés. La décision d’opter pour un circuit ouvert ou fermé dépendra de différents facteurs dont les coûts d’exploitation, les conditions du sous-sol, les réels impacts environnementaux et le rendement (qui ne pourront être étudiés qu’au cas par cas, dossier par dossier).

    Quand les facteurs sont favorables, le Professeur souligne que les études démontrent l’intérêt de privilégier le circuit ouvert.

    En terme de stockage de la chaleur, les potentialités sont grandes mais il s’agira de bien caractériser ce qui se passe effectivement ; les sous-sols évoluent en effet… doucement mais sûrement.

    Le Professeur a conclu en insistant sur le fait que l’efficacité et les impacts environnementaux sont fortement liés. Aspects hydrodynamiques et hydrochimiques seront notamment à prendre en compte.

    Il a enfin fini son exposé avec quelques recommandations, dans un contexte wallon extrêmement précautionneux en terme de potabilité de l’eau. Il s’agira notamment de bien prendre en compte l’hétérogénéité des sous-sols.

    Selon le Professeur, étant donné les coûts importants liés à ce type d’investissement, il sera toujours utile  de privilégier une phase de modélisation préalable.

    Et d’en appeler à une meilleure prise en compte des conditions du sous-sol par les acteurs (bureaux d’étude etc.), et côté « autorité » ; à un certain assouplissement du cadre…

    Retrouvez la présentation ci-dessous :

     

    Sous-sol et énergies renouvelables : hydroélectricité souterraine et géothermie de faible température | LIEGE CREATIVE, 31.05.2018

    Sous-sol et énergies renouvelables : hydroélectricité souterraine et géothermie de faible température | LIEGE CREATIVE, 31.05.2018
    Le sous-sol est de plus en plus considéré pour la production et surtout le stockage d’énergie renouvelable.
    Au cours de cette rencontre-conférence, le Professeur Alain Dassargues présentera les principes de l’hydroélectricité souterraine ainsi que les particularités de son installation et de son rendement.
    Il évoquera aussi les avantages et inconvénients des circuits ouverts et fermés lorsque l’on envisage la géothermie de faible température. Les circuits ouverts permettent également le stockage de chaleur dans le sous-sol avec des fréquences très variées : de saisonnières à journalières à optimiser en fonction des usages et des conditions hydrogéologiques locales. Ces installations peuvent également s’envisager sur des sites miniers abandonnés.
    Il se penchera ensuite sur la situation en Wallonie où ces projets sont encore trop souvent freinés par une incompréhension entre les acteurs privés et publics autour de la problématique des autorisations : un déblocage de cette situation est urgent et doit venir de tous les acteurs du domaine.