Les synergies comme vecteurs d’innovation

Cette conférence de clôture de saison LIEGE CREATIVE, organisée avec le réseau des Alumni ULiège, a mis en lumière l'importance cruciale des synergies entre la recherche et les entreprises mais aussi celles entre la recherche et l’art.

Voici quelques éléments partagés lors de cette rencontre.

Concernant les synergies entreprises-recherche :

• La création d'une chaire académique financée par EVS va permettre d’accélérer la recherche en vision par ordinateur et science des données appliquées au sport, en intégrant également une composante d'enseignement via de nouveaux cours de master.
• Le partage en open source de même une petite fraction des données industrielles permet aux chercheurs d'obtenir des résultats applicables directement par l'entreprise.
• La recherche académique peut s'aligner sur les besoins industriels pour avoir un impact concret correspondant à la réalité de terrain.
• L'entreprise Safran Aero Boosters, acteur majeur de l'aéronautique, est en passe de signer un accord-cadre avec l'Université de Liège afin de formaliser leur synergie historique en un partenariat stratégique proactif (avec une personne dédiée à la coordination du projet). Cela permettra de développer de nouvelles technologies avec la Faculté des Sciences Appliquées mais aussi de proposer des stages et travaux de fin d'étude aux étudiants, et d’assurer la formation continue des ingénieurs. Safran Aero Boosters vient également illustrer les cours universitaires par des exemples concrets.
• Le groupe de travail ESG du Liège Science Park développe un projet visant à préserver et renforcer la biodiversité sur le site, avec une forte dimension pédagogique. Vivus, une spin-off de l'Université de Liège a été sollicitée pour son expertise scientifique et son accompagnement, guidant le projet pour éviter des actions inefficaces.
• L'ULiège compte entre 2600 et 4000 chercheurs et a créé 159 spin-offs en 40 ans.
• RISE (Recherche Innovation Support Entreprise) travaille sur deux approches complémentaires : le "push" (technologie vers le marché) et le "pull" (réponse aux besoins du marché).
• La taille et le financement de l'université rendent difficile une réactivité immédiate aux demandes court-terme des entreprises. Les solutions passent par les contrats de longue durée et la structuration de plateformes technologiques capables de fournir des prestations rapides.
• La propriété intellectuelle est une problématique complexe et les consortiums mènent souvent à des copropriétés. L'Université, financée par des fonds publics, a l'obligation de valoriser sa recherche. Dans ce cadre, le dialogue et l'expertise de RISE sont essentiels pour gérer ces aspects sensibles.

Concernant les synergies université-monde artistique :

Deux exemples de collaborations issues de résidence Arts & Sciences organisées par l’ULiège ont été présentés :

1. Le professeur Duy Nguyen (physicien en nanomatériaux) qui a collaboré avec l’artiste plasticienne Claire Williams en 2023 pour graver un motif à l’échelle nanométrique, sur un cheveu.
2. L'artiste plasticien-chercheur Arnaud Théval, en résidence actuellement à l’ULiège, qui collecte des récits avec des animaux naturalisés des collections universitaires et les met en scène. L’objectif est de révéler le paysage social et politique de la ville de Liège par rapport au lien avec le vivant.

• Il ne s'agit pas pour l'artiste d'illustrer la science, mais de participer à de nouvelles questions en travaillant "ensemble" plutôt que "côte à côte". 
• Artistes et scientifiques ne parlent pas le même langage, mais c'est là que réside l'intérêt. 
• Le temps long est nécessaire pour que les collaborations se développent et que le terrain de recherche (artistique) s'invente.
• Les collaborations entre artistes et chercheurs permettent de se rapprocher davantage du grand public.

Plusieurs facteurs-clés de succès ont été mis en avant par les intervenant·es :

• Prendre le temps de faire connaissance et de créer des liens, car entreprises et universités, bien que passionnées, évoluent dans des environnements différents.
• Une confiance établie sur le long terme et construite au fur et à mesure des années.
• Le rôle du coordinateur est crucial pour créer des liens et aligner les besoins et compétences, afin de pallier au manque de disponibilité des professeurs et ingénieurs.
• Une bonne communication et une compréhension mutuelle pour faire avancer les projets. 
• Créer les conditions qui permettent le dialogue et la rencontre (environnement, cadre).

La soirée a démontré que, malgré les défis (temps, administration, compréhension mutuelle), les synergies entre l'université, le monde de l'entreprise et le monde artistique sont non seulement possibles mais essentielles pour stimuler la créativité, faire avancer et rayonner la recherche et trouver des solutions aux enjeux actuels.